Menu
Libération
Entretien

Pierre-Yves Bocquet : «Le projet de révolution nationale du RN est prêt, si ce n’est pas Marine Le Pen qui le porte, ce sera Jordan Bardella»

Article réservé aux abonnés
Alors que Marine Le Pen a été condamnée à l’inéligibilité, l’ex-conseiller de l’Elysée décortique le plan minutieux par lequel le RN pourrait, en quelques semaines seulement, subvertir nos institutions pour légaliser une «xénophobie d’Etat». Une menace silencieuse pour la République.
Renaud Labaye, Marine Le Pen et Jordan Bardella à Paris, le 27 janvier 2025. (Denis Allard/Libération)
publié le 29 mars 2025 à 16h49
(mis à jour le 31 mars 2025 à 12h57)

Le Rassemblement national risquait gros lundi 31 mars. Les juges du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens employés par le Front national. Et il a été sévèrement condamné. Notamment sa cheffe, Marine Le Pen, condamnée à 4 ans de prison dont deux ferme et à cinq ans d’inéligibilité, ce qui l’empêchera de se présenter à la présidentielle 2027. Pour le haut fonctionnaire Pierre-Yves Bocquet cette focalisation sur l’incarnation du RN ne doit pas occulter le fond du projet du parti d’extrême droite. Dans les coulisses du pouvoir, Pierre-Yves Bocquet a longtemps conseillé François Hollande à l’Elysée. Aujourd’hui, le directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage endosse le rôle d’un lanceur d’alerte constitutionnel. Dans la «Révolution nationale» en 100 jours et comment l’éviter, publié chez Gallimard dans la collection «Tracts», ce fin connaisseur des institutions décrypte méthodiquement le projet du RN, révélant une ambition destructrice dissimulée derrière un discours de «normalisation». Par-delà les polémiques quotidiennes, il met en lumière l’intention fondamentale du parti d’extrême droite : utiliser les mécanismes de la démocratie pour en briser les fondements. Il dévoile comment le RN pourrait