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Libération
Entretien

Le retour des contrôles aux frontières allemandes : «C’est une crise politique, pas migratoire»

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Après la victoire historique de l’extrême droite aux régionales en Thuringe, le gouvernement allemand a rétabli la vérification aux frontières, avec le risque de mettre à mal le projet cosmopolitique de l’Union européenne, s’inquiète l’anthropologue Michel Agier.
En 2021, dans un centre de police fédéral allemand spécialement ouvert pour les premiers contrôles d'identités, à Francfort-sur-l'Order, Land de Brandebourg. (Sean Gallup /AFP)
publié le 22 septembre 2024 à 15h18

Le 16 septembre, l’Allemagne a rétabli le contrôle à ses frontières avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark, des pays de l’espace européen de Schenghen avec lesquels la circulation est normalement libre. Cela s’ajoute au rétablissement de tels contrôles avec ses quatre autres voisins de la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse, il y a un an. L’Allemagne, pays fondateur et moteur du projet européen, se renferme donc, sans plus aucune frontière libre.

Ces restrictions sont temporaires, mais elles peuvent être prolongées pendant des années. Elles ont été imposées après une attaque au couteau, fin août à Solingen (ouest), qui a coûté la vie à trois personnes. Elle aurait été perpétrée par un immigré syrien et a été revendiquée par l’organisation de l’Etat islamique. Ce choc n’a fait qu’accroître la défiance envers les immigrés. Cela a gonflé les scores du