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Etats-Unis

Le retour d’une «sodomy law» au Texas serait «une nouvelle attaque des républicains contre les minorités sexuelles»

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Le procureur général de l’Etat s’est dit favorable au rétablissement d’une loi pénalisant les pratiques sexuelles non-reproductives en cas de feu vert de la haute juridiction. Pour Hugo Bouvard, historien et sociologue, spécialiste des Etats-Unis, il s’agit d’un épisode de plus dans la bataille multiforme à laquelle se livre la droite religieuse conservatrice.
Manifestation à San Francisco, en juillet 1986, contre une loi de type "Sodomy Law" proclamée en Géorgie. (San Francisco Chronicle/Hearst Newspapers via Getty Images/Hearst Newspapers via Getty Images)
publié le 1er juillet 2022 à 20h59

Maître de conférences en histoire et sociologie des Etats-Unis à l’université Paris-Cité, Hugo Bouvard est spécialiste de la représentation des minorités sexuelles des années 60 à nos jours. Il rappelle que jusqu’en 2003, une dizaine d’Etats américains disposaient toujours de lois interdisant la sodomie.

Le procureur général du Texas, Ken Paxton, s’est dit prêt à interdire la «sodomie» en cas de feu vert de la Cour suprême. Comment situez-vous cette déclaration dans l’histoire récente ?

Cette déclaration du procureur général du Texas s’inscrit directement dans la foulée de la récente décision de la Cour suprême qui fragilise très fortement le droit à l’avortement aux Etats-Unis. Si ce texte ne concerne que l’IVG, le type de raisonnement juridique choisi par les juges conservateurs qui siègent à la Cour suprême laisse craindre que d’autres arrêts protégeant les minorités sexuelles du harcèlement répressif de l’Etat ou garantissant l’accès à certains droits soient remis en question. Cette crainte n’est pas infondée puisque l’un des juges conservateurs, Clarence Thomas, estime que ni le dro