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Nature

Le sanglier, ou le syndrome de la faune trop sauvage

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Victime de nos stratégies parfois erratiques face au monde sauvage, le sanglier, jadis auréolé de noblesse, n’incarne plus qu’un nuisible à abattre. Son destin interroge sur notre rapport à cette nature qui déborde.

«Les chasseurs sont les principaux gestionnaires d’une espèce qu’ils ont contribuée à faire proliférer», résument les auteurs, évoquant les 800 000 sangliers tués en 2020. (Romaoslo/Getty Images)
ParSarah Finger
correspondante à Montpellier
Publié le 02/06/2023 à 5h10

Trop prolifique, coupable de labourer champs et jardins, de causer des accidents, de violer nos territoires, d’approcher trop près de nos villes, la bête noire des agriculteurs ne présente plus d’intérêt scientifique, ne suscite nulle curiosité, encore moins d’empathie. Le sanglier, bouté hors du champ de la fragile biodiversité, semble exclu de nos élans vers un ré-ensauvagement. Car cette sale bête refuse obstinément de respecter le plan de gestion prévue pour elle.

Signé Raphaël Mathevet, écologue et géographe, rattaché au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Cefe) du CNRS à Montpellier, et Roméo Bondon, géographe de l’environnement, Sangliers, géographies d’un animal politique (Actes Sud), décrypte le sombre destin d’un roi des bois devenu sinistre paria. L’ouvrage évoque les temps