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TRIBUNE

Le «sport durable», un concept alternatif face aux grands-messes olympiques

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JO d'hiver de Pékin 2022dossier
Les nouveaux impératifs écologiques et sociaux invitent à repenser le spectacle sportif et le rapport même du sport, du corps et de la nature.
Piste du centre national d’entraînement au biathlon, à Zhangjiakou (nord-ouest de la province du Hebi, Chine), le 3 février. (KIM HONG-JI/REUTERS)
publié le 4 février 2022 à 5h28

Déficit budgétaire, exploitation des ressources, non-respect des droits humains, les exemples venant ternir l’image des grands jeux sportifs comme celui qui vient de s’ouvrir en Chine ne manquent pas. Et c’est au regard de cette remise en cause des grands spectacles sportifs qu’une autre vision du sport, imprégnée d’une philosophie plus durable et bouleversant notre représentation du corps et de nos sociétés, a émergé ces dernières années.

La dimension aliénante des valeurs promues par le sport moderne, et notamment olympique, a été mise en lumière par les tenants d’une théorie critique héritée de l’Ecole de Francfort. L’architecte et universitaire Marc Perelman insiste sur les bénéfices illusoires du développement urbain généré par l’organisation des jeux. Dans son récent ouvrage, 2024, les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu, il rappelle que, tout en leur imposant un protocole à la fois sécuritaire et liberticide (contrôle plus accru, limitation des mouvements de contestation), les olympiades ne bénéficieraient nullement aux populations locales. A ce propos, il est intéressant de rappeler que si la pollution de l’air est divisée par deux actuellement à Pékin, le reste du pays reste sous un seuil élevé de particules fines, bien au-dessus du niveau d’indication de l’OMS.

Un régime de l’ultra-performance

Par ailleurs, si le concept de développement durable, comprenant auss