En septembre 2020, Emmanuel Macron défendait avec ferveur la 5G devant un parterre d’entrepreneurs de la French Tech, moquant ceux qui voudraient «relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile». Les propos, méprisants et caricaturaux, ont soulevé une vague d’indignation. Et pourtant, ils posent un paradoxe bien réel, sur lequel achoppe encore une partie de la réflexion écologiste : la survie de l’humanité dépend de ce qui la tue à petit feu. Comment vivre aujourd’hui sans l’agriculture intensive, qui nourrit des millions d’êtres ? Se chauffer sans électricité produite au charbon ou par des centrales nucléaires dont nous ne savons que faire des déchets radioactifs ?
Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin, enseignants à l’ESC-Clermont Business School se saisissent de cette question dans leur dernier essai, Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement, paru aux éditions Divergences. A rebours des injonctions à la désertion ou à la rupture, ils plaident pour la reconnaissance de la dépendance que les infrastructures capitalistes – routes, réseaux de communication, usines pétrochimiques – ont tissé à tous les niveaux de nos modes de subsistance. Se reconnecter à la nature passe donc d’abord par une «déconnexion» à l’égard d’un système technique polluant, produ