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Gagnant-gagnant ?

Les 1% face à l’écologie : «Les ultrariches qui se présentent comme des super-héros de la transition ont des intérêts à défendre»

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Pour Edouard Morena, de l’Institut de l’université de Londres à Paris, de plus en plus de milliardaires de la «jet-set climatique» se disent écolos, préservant leurs investissements dans le capitalisme vert.
Jeff Bezos (Amazon) lors de l'inauguration officielle des Amazon Spheres, à Seattle (Washington), le 29 janvier 2018. (Jason Redmond/AFP)
publié le 21 novembre 2023 à 16h48

Les rapports sur le climat se suivent et pointent systématiquement la responsabilité des ultrariches. Le dernier en date, «Egalité climatique : une planète pour les 99 %», rendu public par Oxfam ce lundi 20 novembre, met la pression aux leaders mondiaux, à quelques jours de la COP 28 à Dubaï, sur la nécessité d’une juste répartition de l’effort climatique. Présentée comme l’étude la plus complète sur l’inégalité climatique mondiale, elle affirme que les 77 millions de personnes les plus riches (1% de la population mondiale) sont personnellement responsables de 16% des émissions liées à leur consommation. Autant que les 5,11 milliards de personnes les plus pauvres (66% de la population).

Mais les 1% ne sont plus climatosceptiques. Dans Fin du monde et petits fours (La Découverte, 2023), le politologue Edouard Morena enquête sur «ces activistes climatiques d’un genre nouveau» qui entendent tirer parti de la transition écologique en installant l’idée d’un «capitalisme vert». Depuis les COP, qui font appel à des cabinets de conseil comme McKinsey and Co., jusqu’au