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Les hommes féministes n’ont rien d’exceptionnel

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Ils ont beaucoup à y perdre, sauf à rendre le monde plus juste. C’est sans doute pour cela qu’il y en a si peu. Plongée au cœur d’un sujet très actuel, avec le dernier ouvrage du spécialiste des masculinités Francis Dupuis-Déri.
Grève féministe et manifestation pour l'égalité et les droits des femmes lors de la Journée internationale des droits des femmes, à Nantes, le 8 mars 2023. (Maylis Rolland/Hans Lucas)
publié le 13 octobre 2023 à 9h00

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Les hommes féministes, c’est comme l’obscure clarté qui tombe des étoiles de Corneille : un oxymore. Face au changement de paradigme qu’induit le féminisme, le camp d’en face se fait rarement allié, plus souvent critique, voire réactionnaire et violent – d’où le masculinisme, ainsi que son versant pleurnichard, la fameuse «crise de la masculinité», sur laquelle l’auteur de ce livre, le politologue Francis Dupuis-Déri, enseignant à l’Université du Québec à Montréal, a écrit un ouvrage indispensable en 2018 (1).

Ainsi, retracer une histoire mondiale des hommes féministes ne prend pas plus d’une dizaine de pages : le livre les énumère brièvement en préambule, du philosophe Poullain de la Barre (1647-1723) – cité dans le Deuxième Sexe de Beauvoir – à l’Anglais John Stuart Mill (1806-1873), en passant par les Afro-Américains