Menu
Libération
TRIBUNE

Les «Key Labs» du CNRS ou l’illusion de l’excellence

Article réservé aux abonnés
Le PDG de l’institution scientifique veut augmenter les moyens des unités de recherche susceptibles de peser dans la compétition internationale. Un projet inutile et dangereux pour l’enseignement supérieur et la recherche, estime un collectif qui demande la démission du dirigeant et l’abandon du projet, malgré l’annonce d’un moratoire par le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le président-directeur général du CNRS, Antoine Petit, à l'Elysée, le 11 mai 2023. (Ludovic Marin/AFP)
par Le collectif "Motion de défiance envers les key labs et la présidence du CNRS"
publié le 31 janvier 2025 à 16h05

C’est le 12 décembre 2024 que monsieur Antoine Petit, PDG du CNRS, a annoncé sa décision d’attribuer «à certains laboratoires» – environ 25 % des Unités mixtes de recherche, les UMR (1), dont l’organisme a la tutelle – le qualificatif de «Key-Labs». Ces laboratoires seraient ceux qui «sont le plus en capacité de répondre aux exigences de la compétition internationale» et le CNRS leur fournirait de plus grands moyens humains et financiers, en vue d’augmenter sa visibilité internationale.

Cette initiative a pris de court tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Elle n’a fait l’objet d’aucune concertation interne. L’ignorance de monsieur Petit pour les instances collectives du CNRS n’étonne plus grand monde dans cet établissement, mais il est plus surprenant que cette décision ait été prise sans concertation avec les autres partenaires des UMR, notamment les universités. La réaction, ulcérée, de celles-ci fut immédiate et a conduit certaines d’entre elles à suspendre toute discussion avec le CNRS.

Le dispositif des Key-Labs aurait une portée bien au-delà du CNRS. La concentration de moyens sur un quart – ou même la moitié – des lab