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Débat

Les penseurs du vivant accusés d’être trop terre à terre

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Plusieurs livres font la critique des thèses défendues par Baptiste Morizot, Philippe Descola, Vinciane Despret ou Nastassja Martin. Selon eux, partir des liens qui unissent les humains au monde animal et végétal ne serait pas suffisant pour appréhender les crises écologiques. Passage en revue des principaux points du débat.
(Rodney Graham/Collection Frac Poitou Charentes. Estate Rodney Graham. Courtesy Lisson Gallery)
publié le 8 novembre 2023 à 7h47

Que se passe-t-il quand un concept fait mouche ? Il finit par être cuisiné à toutes les sauces. C’est le cas du «vivant», forgé il y a quelques années comme une nouvelle manière de désigner la nature. Cette dernière appellation instaurerait une distance entre ce qui relève de la culture, un niveau de conscience et de créativité propre aux humains, et de la nature, une entité qui nous serait étrangère, mais qui constituerait un stock de ressources à notre disposition pour satisfaire nos besoins.

Le «vivant» fait descendre l’humanité de son piédestal en insistant sur les liens qui l’unissent au monde animal et végétal. Ce serait, de la part de ses promoteurs, le meilleur moyen d’identifier des leviers pour mieux réagir à la crise environnementale. L’idée a suscité de nombreux succès éditoriaux : Manières d’être vivant de Baptiste Morizot (2020), Habiter en oiseau de Vinciane Despret (2019), ou