Que se passe-t-il quand un concept fait mouche ? Il finit par être cuisiné à toutes les sauces. C’est le cas du «vivant», forgé il y a quelques années comme une nouvelle manière de désigner la nature. Cette dernière appellation instaurerait une distance entre ce qui relève de la culture, un niveau de conscience et de créativité propre aux humains, et de la nature, une entité qui nous serait étrangère, mais qui constituerait un stock de ressources à notre disposition pour satisfaire nos besoins.
Le «vivant» fait descendre l’humanité de son piédestal en insistant sur les liens qui l’unissent au monde animal et végétal. Ce serait, de la part de ses promoteurs, le meilleur moyen d’identifier des leviers pour mieux réagir à la crise environnementale. L’idée a suscité de nombreux succès éditoriaux : Manières d’être vivant de Baptiste Morizot (2020), Habiter en oiseau de Vinciane Despret (2019), ou