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Bougeotte

L’«exode urbain», ce n’est pas pour tout de fuite

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Les Parisiens ont quitté la capitale lors du confinement. Mais sur le long terme, aucun dépeuplement des villes ne se dessine. Globalement, les territoires déjà attractifs avant le Covid le sont restés, selon les premiers résultats d’une étude pluridisciplinaire.
«Il n’y a pas d’effet de “vidage” des villes au profit des territoires ruraux», assure Hélène Milet, l’une des coordinatrices de l’étude sur l'«exode urbain». (Edouard Richard /Hans Lucas. AFP)
publié le 20 février 2022 à 11h16

Printemps 2020. Dans un pays confiné, les Français découvrent dans les médias des images de leurs villes désertées. Non seulement parce qu’il est interdit de sortir, mais aussi parce que beaucoup de citadins ont trouvé refuge à la campagne. Lorsque les restrictions s’allègent quelques semaines plus tard, tout le monde ne revient pas. La presse suit ces cadres qui ont choisi de déménager loin des métropoles, choisissant le télétravail ou la reconversion vers la permaculture, l’artisanat, le tourisme. Les commentateurs y voient l’amorce d’une baisse massive de la population des villes au profit des communes rurales dont la qualité de vie serait largement supérieure. Il faut trouver un nom au phénomène : ce sera «l’exode urbain». Comme un retour de flamme après le siècle d’exode rural qui avait vu les campagnes se vider au profit des villes, entre le milieu du XIXe siècle et l’après-Seconde Guerre mondiale. Supposé aussi massif que inédit, l’actuel mouvement de fuite a entraîné beaucoup de questions : «Quel avenir pour les campagnes tout à coup prises d’assaut ? Et que faire des espaces urbains soudain déconsidérés et peut-être promis à l’abandon ?».

En fait, le big bang n’