La campagne des élections européennes a vu Jordan Bardella être assailli de questions sur les liens du Rassemblement national avec la Russie de Vladimir Poutine. Un passif dont le successeur de Marine Le Pen a bien du mal à se défaire, tant l’attrait pour le pouvoir russe reste puissant à l’extrême droite. L’historien Nicolas Lebourg (CNRS-université de Montpellier) et le professeur de relations internationales Olivier Schmitt (Centre d’études sur la guerre de l’université du Sud-Danemark) reviennent sur le sujet dans leur livre Paris-Moscou, un siècle d’extrême droite (éditions du Seuil) à paraître le 6 septembre. Avec une approche pluridisciplinaire assez innovante, l’ouvrage analyse les liens établis idéologiquement entre les radicaux de droite et la Russie depuis la révolution bolchevique de 1917. Il montre comment les dynamiques mises en place depuis convergent dans le narratif russe de la guerre en Ukraine ainsi que son appropriation par l’extrême droite française.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Olivier Schmitt : Il y avait depuis quelque temps, dans l’espace public, une question qui était de savoir si le Rassemblement national était un allié de la Russie poutinienne. Il y a même eu