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Entretien

Licenciement de Guillaume Meurice : «Si on veut de la satire sur le service public, on ne peut pas lui demander de ne pas être excessive»

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Après le licenciement de l’humoriste par Radio France, annoncé ce mardi 11 juin, le chercheur Denis Ramond analyse la blague incriminée. A ses yeux, elle ne saurait être considérée comme antisémite, du fait de sa dimension politique et satirique. Il estime que face à l’extrême droite, la défense de la liberté d’expression va devenir un combat pour la gauche.
Guillaume Meurice, à Paris, le 4 mars. (Martin Colombet/Libération)
publié le 11 juin 2024 à 11h40

Qualifier Benyamin Nétanyahou à plusieurs reprises de «nazi sans prépuce» dans une émission satirique de la radio publique est donc bel et bien une faute grave. Après des mois de rebondissements et de tensions dans la Maison ronde et au-dehors, c’est officiel, l’humoriste Guillaume Meurice s’est vu notifier par la direction de Radio France la rupture anticipée de son contrat de travail, après son passage en commission disciplinaire jeudi 30 mai. Chercheur en sciences politiques à Sciences-Po et à l’Université de Québec, Denis Ramond est l’auteur notamment de la Bave du crapaud. Petit traité de liberté d’expression (2018, éditions de L’Observatoire, dans la collection «la Relève» dirigée par Adèle Van Reeth, actuelle directrice de France Inter) et de De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté d’expression, codirigé avec Cédric Passard aux éditions du CNRS (2021).

Pour ce spécialiste, héritier d’une conception de la liberté d’expression fondée sur une éthique morale, dans le sillage du philosophe Ruwen Ogien (1947-2017), l’affaire Meurice est un cas d’école. Elle met en jeu des questions fondamentales : «Qu’est-c