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Chronique Ré/jouissances

L’odeur de l’essence et le prix de l’existence

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L’agressivité de Poutine pourrait aussi finir par obliger l’Europe à se sevrer des énergies fossiles et en particulier du pétrole, noir symbole d’une croissance échauffée et d’une fortune menacée.
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publié le 15 mars 2022 à 4h16

Il est possible que Poutine soit un agent dormant du Giec, brutalement réveillé pour stopper le réchauffement climatique et fouetter les indolences écologiques de l’Occident à coups de knout militaire. Révérence gardée envers les malheurs ukrainiens et cœur brisé devant ce pays bafoué, il faut constater que l’embryon d’embargo décrété par l’Europe pourrait finir par aider celle-ci à se délester de ses addictions au pétrole et au gaz. Car l’allaitement carboné maintient des nations supposées majeures et vaccinées en état de dépendance infantile envers la nourrice russe et ses sœurs moyen-orientales. Une telle ingestion goulue fait des fournisseurs de ces matières inflammables les parasites intestinaux de notre confort moderne.

En théorie, il paraît simple de s’individualiser au nucléaire civil, avant bientôt de s’aérer à l’éolien, de bronzer au solaire, de se saler à l’hydrolien, de se muscler à la biomasse, de mettre la géothermie en abscisses et en ordonnées. Et pourtant, c’est comme si cette métamorphose tenait du dépérissement, comme si l’effort à fournir était insensé et comme si «gazole» continuait à rimer avec «gazouillis».

L’existence de nos sociétés co