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«Altruisme efficace»

Long-termisme : la charité bien ordonnée des milliardaires de la Silicon Valley

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Ce courant de pensée en essor, qui revendique «l’altruisme efficace», veut changer le monde en tenant compte des générations futures. Sous des atours altruistes, il défend le transhumanisme et considère que les vies des riches sont plus précieuses que les autres.

Elon Musk lors du gala organisé au MET, à New York, en 2022. (Ordonez Elder/Splash News. Abaca)
Par
Fabien Benoît
Publié le 21/09/2023 à 16h38

Penser le long terme et se soucier des générations futures, y compris de celles qui ne verront pas le jour avant des milliers d’années, l’idée semble peu sujette à caution. C’est d’ailleurs ainsi que la présente son principal promoteur, le philosophe écossais William MacAskill, look d’entrepreneur de la tech à la Mark Zuckerberg et auteur du best-seller What We Owe the Future (Basic Books, 2022), en évoquant une approche qui «ne prête guère à controverse», selon ses mots. Après tout, faire le bien, rendre le monde meilleur, qui serait contre ?

L’histoire du long-termisme pourrait débuter au début des années 2000, lorsque William MacAskill, alors étudiant à Oxford, découvre les écrits du philosophe australien Peter Singer. Ce dernier, passé lui aussi par Oxford, est un utilitariste qui considère que la valeur morale d’une action doit être jugée à l’aune de ses résultats et non de critères comme la justice sociale ou la quête d’égalité. Il estime également que les habitants des pays développés ont le devoir moral d’utiliser une partie de leur richesse pour réduire la pauvreté dans le monde, la distance ne les exonérant en aucun cas d’agir.

Piqué par ses lectures, William MacAskill décide de reverser une partie de ses maigres revenus d’étudiant à de grandes causes et veut convaincre ses c