Menu
Libération
Newsletter L

«Mangeuses» et fières de l’être

Article réservé aux abonnés
La journaliste Lauren Malka explore les liens torturés des femmes à la nourriture dans un ouvrage puisant dans l’histoire, la littérature ou la mythologie.
De la même manière que les femmes sont bridées dans leur sexualité, leur appétit doit être réprimé, souligne Lauren Malka dans l'ouvrage «Mangeuses». (Amandine KUHLMANN/Photo Amandine Kuhlmann pour Libé)
publié le 6 octobre 2023 à 8h26

Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L, inscrivez-vous ici ! Et rejoignez le groupe WhatsApp L en cliquant .

Elles comptent les calories ingérées et scrutent leurs capitons, passent des heures aux fourneaux sans toucher à leur assiette… Dans Mangeuses, qui paraît ce vendredi 6 octobre, la journaliste Lauren Malka ausculte les rapports tourmentés des femmes avec la nourriture, «bastion invisible du patriarcat» et puissant outil de contrôle de leurs corps. «Dans la mythologie, la littérature, le cinéma, les hommes mangent, dévorent, gloutonnent. Ils musclent leur fraternité autour de grandes bouffes, de banquets. Les femmes ? Elles ne mangent pas», écrit l’autrice, dont l’ouvrage mêle références historiques, culturelles et témoignages.

Si on pense d’emblée aux injonctions à la minceur – abordées volontairement dans la seconde moitié de l’ouvrage –, celles-ci ne sont que la partie émergée de «l’oppression gigantesque» exercée pour empêcher les femmes de manger, estime Lauren Malka. Une privation qui les entrave dans leur liberté, leur niant le droit à un plaisir simple