Pour cette figure du soutien à la révolution iranienne en France, remettre le prix Nobel de la paix à la militante emprisonnée Narges Mohammadi vingt ans après Shirin Ebadi est un signal très fort, envoyé non seulement aux femmes qui militent pour leurs droits mais aussi à tous les Iraniens qui luttent pour la démocratie. Marjane Satrapi, l’autrice de Persepolis – qui vient de diriger le roman graphique collectif Femme, vie, liberté (L’Iconoclaste, septembre 2023) et n’a pas pu retourner dans son pays depuis vingt-trois ans – appelle la communauté internationale à cesser de donner des gages de légitimité au régime des mollahs, par respect pour ses victimes et toute la population.
Vingt ans après la remise du Nobel à Shirin Ebadi, comment avez-vous reçu cette annonce ?
Je suis tellement heureuse, contente, je déborde d’émotions ! Je l’ai appris comme tout le monde sur Internet mais le comité du Nobel m’avait invitée il y a un mois pour participer, en décembre, au lendemain de la cérémonie de remise du prix, à un forum dont une table ronde portait sur les femmes iraniennes. Je n’y avais pas prêté attention, mais ça aurait pu me mettre la puce à l’oreille. Je ne p