Le 22 septembre, quelques jours après l’assassinat de l’influenceur d’extrême droite Charlie Kirk, Donald Trump signe un décret pour désigner un nouvel ennemi public numéro 1 : les antifa (diminutif de «antifascistes»), qualifiés d’«organisation terroriste». C’est alors que Mark Bray devient une cible facile : professeur à Rutgers University (New Jersey), spécialiste de l’Espagne, l’historien publiait en 2017 le livre l’Antifascisme. Son passé, son présent et son avenir (traduit en France chez Lux Editeur) : «La plupart des gens se considèrent en sûreté parce que le fascisme serait mort – à leurs yeux, l’ennemi fasciste a définitivement perdu en 1945 –, malgré la réapparition d’une violence suprémaciste et fasciste en Europe et aux Etats-Unis», écrivait-il dans l’introduction. Il était alors loin de se douter que ce livre lui vaudrait, presque dix ans plus tard, une cabale de l’administration américaine.
Cible ces derniers jours de soutiens de Trump l’accusant d’être un «professeur de terrorisme national», menacé plusieurs fois de mort avec mention de son lieu d’habitation, l’historien a tenté de fuir les Etats-Unis. Mais son billet d’avion a «disparu» une fois les contrôles de sécurité franchis. Il a finalement pu quitter les Etats-Unis et rejoindre l’Espagne avec sa femme et s