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Entretien

Mathias Chaillot : «Aucune étude n’a pu démontrer de lien entre l’attitude de la mère et l’homosexualité de son fils»

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LGBT +dossier
Dans un livre documenté, le journaliste passe au peigne fin les théories qui ont tenté de cerner pourquoi certains hommes sont gays. Partout présente dans la nature, l’attirance pour le même sexe naît d’un faisceau complexe de facteurs mêlant notamment la génétique et la statistique.
(Amina Bouajila/Liberation)
publié le 2 août 2024 à 17h31

Mathias Chaillot aurait bien voulu avoir 4 % en théorie… (éditions Goutte d’or) sous la main pour rassurer sa mère quand elle a appris qu’il était plutôt attiré par les hommes. Comme beaucoup, elle est tombée sur un exemplaire du magazine Têtu dans la chambre de son fils de 17 ans. Comme beaucoup, elle lui a demandé si elle avait «raté quelque chose.»

Des années plus tard, après avoir infiltré des thérapies de conversion en Pologne comme journaliste et épluché la littérature scientifique, Mathias Chaillot s’est penché sur la question pour comprendre sa propre orientation. Il peut répondre avec certitude : non, les parents ne peuvent rien faire pour rendre leur fils hétéro. «De l’Australie à la Turquie en passant par l’Inde et l’Italie», les études sont formelles : 4 % des hommes se déclarent gays. Ils sont donc au moins 4 %, puisque beaucoup doivent taire leur orientation. Soit une probabilité de 1 sur 20 pour qu’un garçon soit homosexuel, et ni son éducation, ni les images qu’il voit à la télévision n’auront la moindre influence. Tour d’horizon des théories, des plus farfelues aux plus sérieuses, qui ont tenté d’expliquer l’homosexualité masculine.

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