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Second tour

Mathieu Gallard, de l’institut Ipsos: «Le front républicain existe encore mais il s’effrite»

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Pour le directeur d’études à l’institut de sondages, Emmanuel Macron a été largement élu, mais sa majorité confortable cache un net recul par rapport à 2017. En n’obtenant les suffrages de seulement 38,5% des inscrits, il signe le plus bas niveau de pourcentage de l’électorat depuis l’élection de Georges Pompidou en 1969.
Malgré sa large majorité au second tour, Emmanuel Macron perd deux millions d'électeurs par rapport à 2017. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 25 avril 2022 à 15h54

Les résultats du second tour traduisent un fort clivage social et générationnel, estime Mathieu Gallard, directeur d’études à l’institut de sondages Ipsos. Les fractures territoriales sont, elles, moins significatives.

Emmanuel Macron est-il un président mal élu ?

Avec 58,5 % des voix, Emmanuel Macron est un président élu avec une très large majorité. Néanmoins, c’est une majorité en net recul par rapport au 66,1 % qui lui avait permis de battre Marine Le Pen il y a cinq ans. Ce recul se traduit significativement en nombre de votes : par rapport à 2017, Macron a perdu 2 millions de voix et Le Pen en a gagné 2,7 millions. Il y a cinq ans, Macron gagnait le second tour avec 10 millions de voix d’écart avec Marine Le Pen. En 2022, il n’y a plus que 5,5 millions de voix entre les deux finalistes. Les scores se resserrent même si ce n’est pas un résultat serré pour autant.

Cela démontre-t-il un manque d’enthousiasme pour sa réélection ?

Macron est élu confortablement mais sans aucun enthousiasme. Ce qui se reflète par la part importante des votes blancs, nuls et de l’abstention à 28 %. Le total de ces trois franges de l’opinion atteint 34,2 % de l’ensemble de l’électorat alors que