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Mathilde Larrère : «En 1934, le dissensus était encore plus fort entre les partis du Front populaire»

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Il faut que toutes les forces de gauche, médias, syndicats et associations pèsent sur les appareils partisans pour parvenir d’ici vendredi à ce qu’un seul candidat se présente dans chaque circonscription, fait valoir l’historienne féministe.
La foule de manifestants de la CGT sur le cours de Vincennes se rendant au meeting, à Paris, France le 12 février 1934. (Photo/Keystone)
publié le 11 juin 2024 à 12h05

«J’oscille entre la sidération et la colère. Intervenir dans ce contexte n’est pas facile car tout propos peut être interprété comme un motif de division pour chaque camp à gauche. On marche sur des œufs. Mais il faut sortir de la sidération, et que toutes les forces de gauche, médias, syndicats et associations pèsent de tout leur poids sur les appareils partisans. Il est clair pour moi qu’LFI fait partie de l’axe républicain. Son programme s’apparente à celui de Mitterrand en 1981, il n’a rien de radical ! L’en exclure serait une grave erreur.

«Le terme de Front populaire est chargé. Mais le mot est lancé et on fera avec. Il est efficace, tout en donnant l’impression que l’histoire ratiocine. Mais elle ne se répète jamais à l’identique, Marx disait : “La première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide”. Comparaison n’est pas raison, mais en 1934, le dissensus était encore plus fort entre les partis qui ont fait le Front populaire. S’entendre avec le PCF d’alors, ce n’était pas rien ! Face au danger, la dynamique était venue d’en bas, à partir de la manifestation populaire du 12 février 1934. C’est ce même élan, de la jeunesse notamment, que j’ai observé hier soir place de la République. Les anathèmes étaient rares, les appels à l’union des gauches majoritaires. Il a fallu deux