Menu
Libération
TRIBUNE

Maths en mal de femmes : comment résoudre l’équation patriarcale

Article réservé aux abonnés
Journée internationale des droits des femmesdossier
Faire carrière en mathématiques fondamentales s’avère mission quasi impossible en France. Témoignage d’Olga Paris-Romaskevich, prix Irène Joliot-Curie en 2023. Stages en non-mixité, formation des jurys pour reconnaître les biais possibles, congé parental égalitaire font partie des pistes d’amélioration.
En moyenne, en mathématiques, la part des femmes à l’université en France n’a pas progressé en vingt-cinq ans. (Camille Potte/Liberation)
par Olga Paris-Romaskevich, mathématicienne au CNRS, Institut Camille Jordan, co-autrice de “Matheuses : les filles, avenir des mathématiques “
publié le 7 mars 2025 à 18h23

Cet article est publié dans le cadre du «Libé des solutions spécial 8 mars», à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque samedi 8 et dimanche 9 mars.

S’intéresser aux sciences, quand on est une femme, ce n’est pas facile. En mathématiques tout particulièrement, cela relève du parcours de la combattante. A preuve, le récit de cette aspirante mathématicienne à laquelle on reproche, en classe de seconde, de préférer les échecs à ses amies, elle arrêtera rapidement. En première, son professeur lui glisse : «Tu es intelligente pour une fille !» suite à un test réussi. La réforme Blanquer fera abandonner les maths à presque toutes ses copines du lycée – mais elle s’accroche et poursuit en «spé maths». En terminale, un garçon la pousse par terre, lui met le pied sur la poitrine en criant : «Une femme mathématicienne, c’est comme un cochon d’Inde – ce n’est ni un cochon ni une personne originaire d’Inde !»

Elle se retrouve ensuite dans une prépa où elles ne sont qu’une poignée de filles. A la bibliothèque, elle devra chercher un endroit où elle se sentira en sécurité pour travailler. Puis, à la fac, elle se passionne pour les équations aux dérivées partielles, avec l’une des rares professeures de maths de son université… Ce qui lui donne l’idée de deve