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Libération
Entretien

Me Etienne Deshoulières : «On peut parler de jurisprudence Le Pen dans les affaires d’homophobie»

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Pour l’avocat d’une association LGBT +, les condamnations pour injures publiques du fondateur du Front national ont permis d’établir juridiquement que des propos dénigrant l’homosexualité dénigrent également les personnes homosexuelles.
Jean-Marie Le Pen lors d'un entretien dans son bureau de Saint-Cloud, le 9 janvier 2019. (Christophe Archambault /AFP)
publié le 9 janvier 2025 à 16h34

En 2017, Jean-Marie Le Pen était «choqué» par la cérémonie d’hommages à Xavier Jugelé, policier assassiné par un terroriste dans l’exercice de ses fonctions sur les Champs-Elysées. Il n’avait, en effet, pas apprécié que le conjoint de Xavier Jugelé, Etienne Cardiles, prononce un discours devant les officiels, dont Emmanuel Macron et Marine Le Pen, finalistes du premier tour de l’élection présidentielle qui avait eu lieu deux jours plus tôt : «Il m’a semblé qu’il y avait dans cette cérémonie une équivoque : on rendait plutôt hommage à l’homosexuel qu’au policier, osait Jean-Marie Le Pen sur son blog. Car la participation de son conjoint, le long discours qu’il a prononcé, institutionnalisait le mariage homosexuel, l’exaltait en quelque sorte d’une façon publique. Et cela m’a un peu choqué. Je pense que ces particularités familiales doivent être tenues à l’écart de ce genre de cérémonies.»

L’odieux commentaire avait provoqué un tollé jusqu’à sa fille, se désolidarisant une nouvelle fois du patriarche après l’avoir exclu du parti en 2015. Il valut aussi à Jean-Marie Le Pen une condamnation pour injure en 2019. Pour l’avocat de Mousse, autodésignée «association des justiciers LGBT +», les jugements qu’il a obtenus contre Jean-Marie Le Pen ont permis d’établir que tenir des propos dénigrants sur l’homosexualité revient bel et bien à dénigrer les homosexuels.

Jean-Marie Le Pen a tenu de