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TRIBUNE

Mélenchon, Tondelier, Hollande… La gauche dans le bourbier présidentiel

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A gauche, les grands travaux pour 2027dossier
Le Nouveau Front populaire reste prisonnier de la présidentialisation de l’agenda politique qui exacerbe ses divisions internes. Pour sortir de cette impasse, une primaire ouverte ne serait pas sans risque, mais aurait le mérite de départager les différents partis de gauche tout en mettant en mouvement la société civile qui avait été au rendez-vous des législatives de l’été 2024.
Jean-Luc Mélenchon, dans la tribune des invités, lors de la séance publique de discussion des motions de censure contre le gouvernement Barnier, à l'Assemblée nationale, le 4 décembre 2024. (Xose Bouzas /Hans Lucas. AFP)
par Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques, université de Lille
publié le 25 février 2025 à 7h13

Les ambitions présidentielles s’aiguisent, aggravant la confusion institutionnelle actuelle : la succession d’Emmanuel Macron est lancée dans son camp, «la guerre des chefs» est déclenchée à droite tandis qu’est promue par Gérald Darmanin l’idée d’une primaire pour produire le candidat du «bloc central». Cette présidentialisation de l’agenda politique affecte aussi la gauche, exacerbe ses divisions alors qu’elle paraît impuissante face à une extrême droitisation générale du débat public. Face au péril de l’extrême droite, la gauche se rassemble de manière défensive aux élections législatives, comme elle l’a fait en 2022 et en 2024, mais elle se fracture irrémédiablement sur l’élection présidentielle qui la met face à des enjeux et dilemmes inextricables. Alors qu’elle est faible et peu audible, toute son énergie risque d’être absorbée et dilapidée dans la compétition présidentielle qui est une machine à diviser.

Il ne fait guère de doute que Jean-Luc Mélenchon va se lancer dans une quatrième candidature. Cette perspective relégitime la différenciation de «deux gauches irréconciliables». En 2022, les insoumis ont ouvert la voie à un rassemblement à gauche avec la Nupes sans jamais renoncer à l’ambition d’en con