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Entretien

#MeToo des armées : «On entend encore dire que mettre des femmes au combat serait l’assurance d’un chaos total»

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Violences sexuellesdossier
Alors qu’une ancienne recrue de la marine a confié avoir été agressée sexuellement par un autre militaire, la sociologue Camille Boutron rappelle que la répartition des postes et les relations de pouvoir maintiennent les femmes en marge de l’institution.
Dans une caserne en 2016. (Hans Lucas)
publié le 2 avril 2024 à 7h30

Elle pourrait être la première voix d’une longue série de témoignages, dans une institution où les violences sexistes et sexuelles restent très largement tues. Ces derniers jours, Manon Dubois, ex-quartier-maître dans la marine, a témoigné dans plusieurs médias d’agressions sexuelles subies à de nombreuses reprises de la part d’un électrotechnicien, dans deux navires sur lesquels elle avait été affectée. L’agresseur, qui a reconnu les faits, a échappé au tribunal correctionnel. Il a été mis dix jours en arrêt, et a ensuite écopé de 600 euros de dommages et intérêts et de l’obligation de suivre un stage de sensibilisation. La victime, elle, a mis fin à sa carrière.

Si les prises de parole publiques restent rares, la députée LREM Laetitia Saint-Paul recueille des témoignages de violences et interpelle le gouvernement. Aurore Bergé, ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a annoncé mener le même travail. Cela débouchera-t-il sur un «#MeToo des armées» ? La sociologue Camille Boutron, qui vient de publier l’essai Combattantes. Quand les femmes font la guerre (les Pérégrines) après avoir enquêté plusieurs années sur les questions de genre dans