«De 11 à 15 ans, j’ai été abusé par mon agent et d’autres membres de mon entourage.» Après les cris de ralliement #MeToo, #MeTooGay et #MeTooInceste, #MeTooGarçons, lancé par le témoignage du comédien Aurélien Wiik sur les réseaux sociaux le 22 février, fait émerger de nombreuses paroles de victimes de violences sexuelles. Des hommes hétérosexuels rejoignent ainsi le mouvement des femmes – hétéros et lesbiennes – (depuis 2017) et des gays (depuis 2020).
Mais peut-on parler d’une déflagration ? Pas pour la chercheuse Lucie Wicky, qui termine la première thèse de sociologie sur les violences sexuelles subies par les hommes et les garçons à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. D’abord parce que les hommes sont beaucoup moins nombreux que les femmes à subir des violences sexuelles au cours de leur vie : 3,9 % pour les hommes, 14,5 % pour les femmes, selon l’enquête «Violences et rapports de genre» menée par l’Ined en 2015.
Ensuite parce que la majorité des témoignages émane d’hommes homosexuels, qui prennent la parole depuis la parution d’un article du journaliste Matthieu Foucher dans Vice en 2020. «O