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tribune

Militarisation du maintien de l’ordre à Portland et Chicago : les racines de la dérive trumpiste

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Le recul démocratique aux Etats-Unis dépasse le tempérament d’un homme : il suit le long travail idéologique d’un courant juridique conservateur désireux de restaurer un exécutif fort, affranchi des contre-pouvoirs.

Des agents fédéraux lors d'une manifestation, le 5 octobre 2025 à Portland, dans l'Oregon. (Spencer Platt /Getty Images. AFP)
Par
Lionel Hurtrez, professeur agrégé et doctorant en civilisation américaine EHESS, Paris
Publié le 08/10/2025 à 12h34

En multipliant les déploiements de la garde nationale sur le sol américain, Donald Trump franchit une ligne rouge que les pères fondateurs avaient précisément voulu éviter : la militarisation du maintien de l’ordre intérieur. A Portland, à Chicago ou à Los Angeles, le Président justifie ces interventions au nom du «rétablissement de la loi et de l’ordre». Mais la Constitution, elle, ne lui donne pas ce pouvoir.

Le Posse Comitatus Act de 1878 interdit explicitement le recours à l’armée pour faire appliquer la loi civile. Cette disposition, née après la Reconstruction, période suivant