Je suis née de la dernière pluie et il est fort possible qu’à l’automne, je sois une de ces feuilles mortes qu’on ramasse à la pelle. Je suis la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Ou Nupes, puisqu’à l’intitulé long comme le bras il faut préférer l’acronyme. Quant à la juste prononciation, j’avoue que c’est coton. Même moi, parfois, je ne sais plus comment je m’appelle. Les enthousiastes ajoutent des «s» siffleurs à la fin, histoire de montrer l’épaisseur des 650 propositions du programme. Quasi dyslexiques, d’autres disent «Nupse», ce qui fait onomatopées genre «glups», «burps», «oups», au risque du beurk. A moins que ce soit une volonté de mettre la coquille socialiste à moitié vide avant les œufs verts au risque d’une belle omelette de préséance. La formulation classique, à la française, rend muets le «e» et le «s», l’écolo et le social, les passant par pertes et profits au détriment de la tonitruance populaire, férocement majoritaire.
Je suis la fille tardive d’un géniteur magnifique, d’un génie de l’embrouille, d’un fricasseur de ratatouille. Je suis la petite chose chérie de Jean-Luc Mélenchon qui, tel Booz endormi, a fait