Monsieur le Président,

Pendant les trois premières semaines de cette campagne pour les législatives, vous et les membres de votre majorité aurez raconté une histoire destinée à faire peur aux Français. Vous avez cherché à renvoyer dos à dos deux camps politiques qui ne sont en rien comparables. Vous avez mis sur un même plan des idées progressistes et des idées réactionnaires. Vous avez cherché à confondre, dans un grand amalgame, des voix qui s’expriment pour obtenir la reconnaissance de leurs droits avec des voix qui s’expriment pour porter atteinte aux droits des autres.

Mais le 30 juin, à l’issue du premier tour, les urnes auront parlé et il sera temps de mettre un terme à cette entreprise qui visait uniquement à planter des épouvantails dans le champ de votre voisin de gauche.

L’heure sera venue de faire un choix. Celui que vous avez souhaité éviter de faire depuis maintenant sept ans.

Nous qui ne sommes que de simples électeurs et électrices, nous n’allons pas pouvoir nous dérober et nous allons bien devoir choisir entre ces deux projets de société que vous avez dénoncés dans un même mouvement.

Et il nous semble, monsieur le Président, que tout comme nous, en votre qualité de citoyen mais aussi en votre qualité de garant des principes de la République, vous devez accomplir ce devoir et faire entendre un choix clair et net.

L’abstention n’est pas de mise.

Ce ne sera pas la première fois pour nous, qui vous avons apporté notre voix lors du second tour des présidentielles de 2017 et 2022 ; nous qui avons pris nos responsabilités pour vous faire élire, malgré des convictions politiques divergentes des vôtres, nous qui avons fait ce choix en conscience pour que notre pays ne soit pas gouverné par des idées réactionnaires et que les droits de nos concitoyens soient protégés de toute forme de discrimination. Aujourd’hui, nous vous demandons expressément de nous soutenir à votre tour. Nous avons voté pour vous et nous vous demandons, cette fois, au second tour, de voter pour nous, pour nos droits, pour nos libertés.

Lors de cette semaine décisive qui va précéder le second tour du 7 juillet, nous aimerions vous entendre dire que malgré vos divergences de fond avec le programme du bloc de gauche, il n’y a qu’un seul vote dangereux pour la démocratie : celui du RN et de la droite extrême.

Nous aimerions vous entendre appeler, sans équivoque, vos fidèles électeurs et électrices à apporter leurs bulletins de vote aux candidats du Nouveau Front populaire, partout où vos candidats n’auront pas pu se maintenir et en retirant leurs candidatures, là où ils ne seront pas en position éligible, afin de dresser un véritable barrage républicain face à la menace que représente l’extrême droite en France.

Joris Mathieu directeur du Théâtre Nouvelle Génération ; David Bobée directeur du Théâtre du Nord ; Arthur Nauzyciel directeur du Théâtre national de Bretagne ; Robin Renucci directeur du théâtre de la Criée ; Charles Berling acteur et directeur du théâtre Châteauvallon-Liberté ; Corinne Masiero actrice ; Maëlle Poésy directrice du Théâtre Dijon-Bourgogne ; Michel Lussault géographe ; Pauline Bayle directrice du Théâtre public de Montreuil ; Stanislas Nordey acteur et metteur en scène ; Marcial Di Fonzo Bo directeur du théâtre Le Quai ; Phia Ménard chorégraphe ; Jean Bellorini metteur en scène ; Julie Deliquet directrice du Théâtre Gérard-Philipe ; Nasser Djemaï comédien et metteur en scène ; Vincent Baudriller directeur du Théâtre Vidy-Lausanne ; Philippe Quesne directeur de la Ménagerie de verre ; Albin de la Simone chanteur ; Kaori Ito chorégraphe ; Chloé Moglia chorégraphe et acrobate ; Jeanne Candel metteuse en scène ; Stéphane Degout chanteur lyrique ; Sabine Devieilhe chanteuse lyrique ; Emilie Deleuze réalisatrice ; Arno Bertina écrivain ; Marielle Macé chercheuse et écrivaine ; Judith Chemla comédienne…