Avocat franco-britannique spécialisé dans le droit international, Philippe Sands vient de publier la Dernière Colonie (Albin Michel), où il évoque le cas des îles Chagos dans l’océan Indien, toujours sous tutelle britannique. Pas particulièrement monarchiste, il évoque pourtant son trouble et, plus généralement, l’ère d’incertitude dans laquelle les Britanniques sont plongés depuis la mort d’Elizabeth II.
Que ressentez-vous au lendemain de la mort de la reine ?
Je me suis réveillé ce [vendredi] matin et ce n’était plus tout à fait pareil. Je me sentais moins protégé. C’est bizarre, non ? Je ne suis pourtant pas particulièrement attaché à l’idée de monarchie. Mais la mort d’Elizabeth II me touche, oui… Et je tente de comprendre pourquoi elle me touche autant d’ailleurs. La reine a été la cheffe d’Etat de ma vie tout entière ! Elle a eu un rôle absolument clé dans notre bien-être, notre rapport à l’Etat. Elle jouait un rôle de ciment, très fort, qui nous réunissait. Trois ou quatre générations liées par une