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Entretien

Myriam Revault d’Allonnes : «L’absence de clarté du macronisme sur le barrage républicain est la suite logique de son inconsistance idéologique et politique»

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Elections législatives 2024dossier
Pour la philosophe, le macronisme n’a jamais été autre chose qu’une nébuleuse d’idées, dont on mesure maintenant combien elles étaient étrangères au souci de la chose publique.
Emmanuel Macron lors du premier tour des législatives, au Touquet, le 30 juin. (Yara Nardi/REUTERS)
publié le 1er juillet 2024 à 18h17

Du «et de gauche et de droite» de 2017 aux tergiversations du bloc central sur les consignes de vote face au Rassemblement national (RN) pour le second tour des législatives ce dimanche, le macronisme aura été un «facteur de dé-politisation et de dé-démocratisation» de la société, analyse la philosophe, professeure émérite des universités à l’Ecole pratique des hautes études et chercheuse associée au Centre de recherches politiques de Sciences-Po. Autrice de nombreux essais de philosophie politique, dont l’Esprit du macronisme, ou l’art de dévoyer les concepts (Seuil, 2021), dans lequel elle se livrait à la déconstruction des notions, appauvries, selon elle, par le macronisme, Myriam Revault d’Allonnes estime que le chef de l’Etat n’a jamais cessé durant ses deux mandats d’obscurcir les choix que peuvent faire les citoyens, brandissant jusqu’au premier tour des législatives le spectre des «extrêmes» et pavant la voie à l’extrême droite.

La participation au premier tour de ces législatives a été plus haute qu’à la normale. Et pourtant, elle ne semble pas avoir profité aux forces démocratiques et progressistes. Comment l’interprétez-vous ?

Il semble effectivement que le RN a massivement bénéficié de cette