Du «et de gauche et de droite» de 2017 aux tergiversations du bloc central sur les consignes de vote face au Rassemblement national (RN) pour le second tour des législatives ce dimanche, le macronisme aura été un «facteur de dé-politisation et de dé-démocratisation» de la société, analyse la philosophe, professeure émérite des universités à l’Ecole pratique des hautes études et chercheuse associée au Centre de recherches politiques de Sciences-Po. Autrice de nombreux essais de philosophie politique, dont l’Esprit du macronisme, ou l’art de dévoyer les concepts (Seuil, 2021), dans lequel elle se livrait à la déconstruction des notions, appauvries, selon elle, par le macronisme, Myriam Revault d’Allonnes estime que le chef de l’Etat n’a jamais cessé durant ses deux mandats d’obscurcir les choix que peuvent faire les citoyens, brandissant jusqu’au premier tour des législatives le spectre des «extrêmes» et pavant la voie à l’extrême droite.
La participation au premier tour de ces législatives a été plus haute qu’à la normale. Et pourtant, elle ne semble pas avoir profité aux forces démocratiques et progressistes. Comment l’interprétez-vous ?