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TRIBUNE

N’en déplaise à Violette Spillebout, l’université est un lieu où les jeunes font et ont le droit de faire de la politique

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Le député La France insoumise Louis Boyard répond à la députée Renaissance, qui expliquait dans «Libération» son opposition à la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan à l’université de Lille.
Blocage de l'université de Nanterre, le 10 avril 2018. (Jeanne Frank/Divergence)
par Louis Boyard
publié le 26 avril 2024 à 10h19

Collègue Spillebout, le jeudi 18 avril vous avez obtenu l’interdiction de la conférence de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan. Je doute que vous mesuriez la gravité de l’évènement et le nouveau seuil qui a été franchi dans le recul des libertés publiques.

Interdire d’expression deux candidats à une élection générale, y compris lorsque ceux-ci souhaitent s’exprimer dans une salle privée, est un nouveau seuil franchi dans le recul des libertés publiques qui s’aggrave depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

Chacun a eu l’occasion de s’exprimer à ce sujet et c’est à votre tribune parue dans Libération que je souhaite réagir. Vous y développez une certaine vision de l’université, en contradiction totale avec ce qui fonde les principes et valeurs de nos facultés et, plus généralement, de notre République.

Vous dites «l’université doit être apolitique».

Bouillonnement intellectuel

Et pourtant collègue Spillebout, l’université ne peut qu’être un lieu où l’on fait de la politique. L’université rassemble une communauté de plus de 3 millions de personnes. Cette communauté discute, se contredit, s’écharpe et parfois ne tombe jamais d’accord. Cette communauté vote pour ses propres dirigeants et représentants dans de véritables campagnes électorales où s’oppo