Il est l’homme de l’ombre derrière le livre de Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national s’apprête à publier Ce que je cherche, samedi chez Fayard, filiale de Hachette Livre, propriété de Vincent Bolloré. L’ouvrage, qui a été tiré à 155 000 exemplaires et doit bénéficier d’un important dispositif de communication dans les médias du milliardaire breton et au-delà, est au centre de maintes manœuvres au sein de la prestigieuse maison d’édition depuis l’arrivée de Lise Boëll à sa tête en juin. L’éditrice historique d’Eric Zemmour, à la réputation d’impresario de la fachosphère, s’est d’abord impliquée personnellement dans le projet avant que ses méthodes n’échaudent le député européen de 29 ans et le conduisent à préférer le concours de Nicolas Diat, très discret éditeur et pieux écrivain.
Un rôle de tuteur littéraire
A 49 ans, celui qui a publié plusieurs livres des frères Pierre et Philippe de Villiers, mais aussi du cardinal Robert Sarah, est unanimement décrit dans le milieu de l’édition comme un «intrigant» jouant à l’«éminence grise» du Paris des lettres le plus réactionnaire. Une réputation que l’intéressé entretient lui-même, lors de rendez-vous qu’il donne au Bonaparte, un petit bistrot du VIe arrondissement. Il y rencontre des journalistes, s’assurant l’indulgence de la presse