C’est une expérience inédite qui a assurément laissé des traces. Chez les personnes qui ont la mémoire courte, il en reste des QR codes perdus dans les tréfonds du téléphone, ou un bout de papier abandonné dans un tiroir. Et pour d’autres, le souvenir vif et parfois traumatique d’un bouleversement si difficile à vivre. Du 17 mars au 11 mai 2020.
Le premier confinement national, au cours duquel toute sortie hors du domicile ne pouvait se faire qu’avec une attestation dûment remplie, précisant une excuse valable pour justifier une présence dans l’espace public où toute déambulation devenait suspecte.
Le doctorant en sociologie Théo Boulakia et l’historien Nicolas Mariot reviennent sur cette période dans un livre intitulé l’Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020 (Anamosa), accompagné d’un site qui présente les données utilisées. Et s’interrogent sur l’utilité réelle de ce document, auquel bien des pays n’ont pas eu recours.
Nourri d’une analyse précise de la presse (notamment régionale), l’ouvrage s’appuie également sur une enquête par questionnaire («Vico» pour la vie en