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TRIBUNE

«La Fièvre» : obsession identitaire, impasse sur le social… De quoi la série est-elle le nom ?

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Les paniques morales et identitaires forment le matériau fictionnel et documentaire de la nouvelle série, qui projette une vision discutable et caricaturale de la société, selon le politiste Rémi Lefebvre.
Ana Girardot (Marie Kinsky) dans «la Fièvre». (Thibault Grabherr/CANAL PLUS)
par Rémi Lefebvre, politiste
publié le 8 avril 2024 à 14h28

Si elle suscite la défiance, la politique n’a en rien perdu de son potentiel dramatique. Les séries politiques se multiplient qui scrutent le chaos ambiant. Eric Benzekri et son équipe de scénaristes viennent enfin de donner une suite à Baron noir, modèle du genre. La première saison de la Fièvre fait un pas de côté. La politique n’y est plus appréhendée depuis le champ politique, ses luttes florentines et ses tensions, entre idéalisme et cynisme, mais à partir de la société elle-même et, plus précisément, de mondes sociaux documentés avec sagacité, celui du foot, des agences de «com» et du stand-up.

L’intrigue explore les luttes «identitaires» qui sont devenues un des fronts de la bataille politique et culturelle et une des obsessions de la sphère médiatique. Après un scandale dans un club de foot autour d’un supposé «racisme anti-blanc» qui déclenche un «11 septembre du vivre ensemble», polémiques et controverses s’enchaînent dans une frénésie de clashs, aux échos démultipliés par la viralité et l’immédiateté des réseaux sociaux. La série met en scène l’affrontement de t