Dans l’actualité internationale, l’otage est une figure terrifiante, celle de l’innocent supplicié au nom d’une cause qui le dépasse. Qu’il soit perdu dans le Sahel, à l’isolement dans une geôle iranienne ou terré dans un tunnel gazaoui, qu’il soit un homme ou une femme, civil ou soldat, enfant ou adulte, l’otage est hors du monde, et paradoxalement un personnage public dont le visage s’affiche dans les médias. Cette figure emblématique du terrorisme contemporain a toutefois une histoire ancienne, et même antique, tant dans le monde gréco-romain que dans la Chine ancienne ou les sociétés scandinaves, une histoire qui débute avec les premiers Etats.
Car on prend des otages depuis que les rois existent, et coexistent. Les otages ont une histoire qui remonte bien avant l’invention même du «terrorisme» aux alentours de la Révolution. Ils furent d’abord les instruments d’une diplomatie naissante, qui posait une question simple : «Comment instaurer la confiance entre deux souverains, garantir un traité, un accord ?» Les serments se violent, la trahison peut offrir un bénéfice supérieur à un gage monétaire, mais perdre un héritier, un proche, un allié…
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La pratique des otages constitue donc l’un des moyens parmi les plus anciens pour se prémunir contre la violation