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Entretien

Ophir Levy : «Le simple fait de visionner les images du Hamas parachève, qu’on le veuille ou non, le projet terroriste»

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Guerre au Proche-Orientdossier
Faut-il montrer ou pas les images de l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre ? Le maître de conférences en études cinématographiques à l’université de Paris-8, et spécialiste des représentations de la Shoah, n’est pas favorable à leur diffusion publique et alerte sur la nécessité de surmonter la sidération.
Mathieu Lefèvre, député du parti Renaissance, également président du groupe d'amitié France-Israël, après la diffusion du 14 novembre à l'Assemblée nationale. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 19 novembre 2023 à 17h07

Des spectateurs – des députés, principalement – tremblants, choqués, glacés d’effroi. Mardi 14 novembre, l’Assemblée nationale a choisi de diffuser à un public restreint le film monté par l’armée israélienne documentant les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre. Plusieurs projections ont eu lieu en Israël dès la fin du mois dernier, à l’ONU et dans une trentaine de pays, et d’autres sont envisagées en France, comme l’a souhaité le républicain Roger Karoutchi, président du groupe d’amitié avec Israël au Sénat. Réunissant des images de différente nature, le film d’une quarantaine de minutes donne à voir l’atrocité qui s’est déployée dans ces crimes de masse.

Et ne laisse pas de faire débat sur la pertinence de les montrer. Une controverse qui rappelle la sortie, en 2016, du film documentaire Salafistes de François Margolin et de Lemine Ould Mohamed Salem, qui avaient pris le parti de diffuser sans commentaire des vidéos de Daech. Faut-il nécessairement se confronter à ce flot visuel de violence frontale, inédite peut-être ? Maître de conférences en études cinématographiques à l’université de Paris-8, Ophir Levy vient de codiriger avec Emmanuel Taïeb un essai co