Des spectateurs – des députés, principalement – tremblants, choqués, glacés d’effroi. Mardi 14 novembre, l’Assemblée nationale a choisi de diffuser à un public restreint le film monté par l’armée israélienne documentant les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre. Plusieurs projections ont eu lieu en Israël dès la fin du mois dernier, à l’ONU et dans une trentaine de pays, et d’autres sont envisagées en France, comme l’a souhaité le républicain Roger Karoutchi, président du groupe d’amitié avec Israël au Sénat. Réunissant des images de différente nature, le film d’une quarantaine de minutes donne à voir l’atrocité qui s’est déployée dans ces crimes de masse.
Et ne laisse pas de faire débat sur la pertinence de les montrer. Une controverse qui rappelle la sortie, en 2016, du film documentaire Salafistes de François Margolin et de Lemine Ould Mohamed Salem, qui avaient pris le parti de diffuser sans commentaire des vidéos de Daech. Faut-il nécessairement se confronter à ce flot visuel de violence frontale, inédite peut-être ? Maître de conférences en études cinématographiques à l’université de Paris-8, Ophir Levy vient de codiriger avec Emmanuel Taïeb un essai co