Les conditions de sa nomination font du Premier ministre l’incarnation d’un rétrécissement, de la cécité et de l’arrogance macroniennes. Sébastien Lecornu a peut-être une petite chance de sauver la situation : se tourner vers la gauche.

Dans une ambiance de fin de régime, le ballet des silhouettes politiques qui se succèdent aux portes du pouvoir n’a rien à envier à celles des années 50. Seule la sémantique change, dans la bouche des journalistes des chaînes en continu.

Quand les insoumis sont prisonniers de la logique présidentielle, les socialistes restent enfermés dans cette du fait majoritaire. Or ce dont la France a besoin aujourd’hui pour sortir de la crise, c’est de vrais compromis.

La pente qui mène le parti de Bruno Retailleau vers le rapprochement avec le Rassemblement national semble désormais irrésistible.

L’explosion du socle commun et la rivalité Retailleau-Wauquiez poussent à relativiser les querelles de l’ex-NFP.

L’idée de désigner une ou deux personnalités hors politique et sans ambitions électorales pour conduire des négociations est la bonne et devrait être naturelle, au moins pour les socialistes.

Entre Ukraine, Europe et guerre d’influence, le président russe mène plusieurs fronts simultanément, dans un chaos calculé et menaçant.

Ne pas embastiller l’ancien président serait une manière de prouver à cet adepte du tout-carcéral que sa philosophie sécuritaire est inopérante.

Les présidents des groupes de l’Assemblée peuvent convenir, ensemble, d’une plateforme de gouvernement, et l’imposer au chef de l’Etat.

Toute autre issue prolongerait l’insupportable déni dans lequel s’est enfermé le chef de l’Etat depuis son échec aux législatives anticipées de 2024.

L’actualité vue par notre dessinatrice.

Entre Marc Fauvelle, de la chaîne d’information en continu, et le journaliste de «Mediapart», le décryptage du jugement de l’ancien président se fait par tacles ou à fleurets mouchetés.

Aïe aïe aïe et patatras, le glaive est tombé, la bobinette a chu, la cloche a sonné et l’école est finie.

En annonçant ce vendredi 3 octobre depuis Matignon qu’il renonçait à cette arme constitutionnelle sur le budget, le Premier ministre a acté un changement notable de méthode demandé par la gauche. Ce qui est loin de tout régler.

Si les comportements pointés par notre enquête, publiée ce jeudi 2 octobre, ne sont pas des actes illégaux, ils interrogent toutefois la moralité des représentants mis en cause.

Alors qu’ils célèbrent des audiences records, les dirigeants et les visages de la chaîne de Vincent Bolloré rechignent à assumer leur positionnement politique dans des contorsions de plus en plus grotesques.

...Mais ce sont moins leurs noms que la politique qu’ils seront appelés à mener qui importe dans ce moment de dépolitisation intense.

Le joueur de tennis français, qui vient d’annoncer la fin de sa carrière, est synonyme de charisme renversant, à base de panache, de spectacle, de folles remontadas et de bon esprit communicatif.

Excellente sur son principe, planche de salut pour un PS à la peine, la mesure ne peut pas répondre à tout, ni ne doit éclipser d’autres sujets majeurs.

Cette taxe de 2% sur le patrimoine des super-riches, c’est l’opportunité inattendue de la gauche, l’instant décisif que les Grecs appelaient «kairos». Combien de temps cette parenthèse peut-elle durer ?

Il serait pathétique d’interdire à l’actrice d’interpréter le rôle de l’avocate propalestinienne pour cause de divergence d’opinions.

En 2020, le Premier ministre d’alors relançait les wagons-lits et ce sera sous sa direction que la SNCF mettra fin aux lignes Paris-Berlin /Vienne. Avec la fin d’une subvention, l’Etat abandonne au passage une alternative bas carbone.

Les partis dits de gouvernement, s’ils appellent à un accord sur le budget, affirment chacun leurs limites non négociables. Ce qui mène le pays droit dans l’impasse.

Dans tout ce brouhaha médiatico-judiciaire fait d’approximations et de contre-vérités, il serait salutaire d’en revenir aux faits : non, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy n’ont pas été moins bien traités que la moyenne des justiciables.

Le président américain agit moins en président démocratique qu’en chef autoritaire, remettant en cause droits, justice et mémoire collective.

A l’arrière-plan des querelles politiques et du bavardage médiatique, le baromètre de l’habitabilité du monde continue de se dégrader. Et nous ne faisons rien, ou si peu.

En promettant «un énorme meeting» contre la taxe Zucman, Patrick Martin radicalise l’organisation patronale contre toute idée de justice fiscale. Un séparatisme dangereux pour qui prétend représenter les forces vives du pays.

Autour de superstars comme Leonardo DiCaprio ou Mark Ruffalo, de nouvelles incarnations métisses du foyer américain fleurissent sur les écrans. Une mise à jour qu’on attendait plus d’un imaginaire de la famille pseudo-universelle.

L’édition qui vient de se tenir à Kyiv, avec des mannequins estropiés par la guerre, symbolise un pays diminué mais qui tient toujours debout, et redonne du sens à la mode.

Après Laurence Ferrari et Françoise Laborde, c’est au tour de l’ex-présentateur du 20 heures de France 2 de papoter avec l’escouade de jeunes journalistes mutants «bollo-natives».

Comment négocier avec ses convictions ? C’est différent pour Vladimir Poutine, Benyamin Nétanyahou ou un aspirant ministre français.

Pointer la supposée partialité des juges contribue beaucoup plus à renforcer ce sentiment que leur condamnation des méfaits reprochés à l’ancien président.

L’ex-chef de l’Etat apparaît comme le représentant le plus abouti de la culture des voraces en politique. Enfin, plus d’une décennie après la création du Parquet national financier, il en est fini de l’exception démocratique française.

A l’approche de la Coupe d’Afrique des nations, l’équipementier allemand s’attaque aux faussaires, sans remettre en question le prix de vente de ses maillots.

Ceux qui ont de la sympathie pour l’ancien président ont bien le droit de la lui témoigner, mais il est choquant que des responsables politiques trouvent encore honorable de se rendre dans les bureaux après ses condamnations.

La grotesque allocution du président américain à la tribune de l’ONU a tout de même un sens : tout ce qu’il n’aime pas doit être abaissé, sali, balayé.

Non, le monde n’est pas fait que de nuances de brun. Un souffle de liberté se fait sentir avec la sortie d’un petit livre sur le soulèvement iranien «Femme, vie, liberté», écho d’une jeunesse qui lutte.

Malgré le retour à l’antenne mardi 23 septembre de l’animateur, temporairement évincé d'ABC, l’autocensure se diffuse dans les studios. Exemple probant : le report de la série «The Savant» avec Jessica Chastain en chasseuse d'extrémistes.

La Cour des comptes alerte sur le mur financier auquel est confronté l’électricien : 460 milliards d’euros à trouver d’ici à 2020. Mais personne ne devrait être surpris, à commencer par le chef de l’Etat.

Entre concurrence féminine, jalousie et machisme, la déclinaison française de l’émission de télé-réalité censée miser sur la personnalité et la maturité émotionnelle reproduit les schémas patriarcaux classiques.