Il faudrait voir à tempérer les bombés de torse qui ont suivi la déroute du projet de Super Ligue de football. Douze clubs européens ont voulu privatiser le haut niveau et vivre en vase clos. Devant le tollé provoqué, le Real, la Juventus, Liverpool et compagnie ont battu en retraite. Ne pas en conclure que les petits ont gagné contre les gros et le populo contre les élites. Au-delà des grands principes invoqués, chacun a défendu son bout de gras et pourrait à l’avenir en rabattre, pour en croquer autrement. Les meilleurs joueurs ont reculé car ils craignaient de ne plus pouvoir rejoindre leurs sélections nationales, mais ils adorent les défis de haut vol et s’ennuient dans les matchs déséquilibrés. Les supporteurs des clubs félons ont brandi l’histoire ouvrière de leurs bastions et leur attachement à l’esprit des lieux, mais ils sont les premiers à demander à leurs investisseurs hors-sol de cracher au bassinet. Pire, ils sont tellement accros à la victoire de leurs couleurs, qu’ils sont prêts à pactiser avec le diable, et qu’importe si celui-ci se révèle financier véreux ou Etat miteux. Les institutions, UEFA et Fifa, ont joué les vierges effarouchées. Mais elles ont déjà beaucoup cédé à ceux qu’elles nomment les douze «traîtres» et vont continuer à courber l’échine. Voyons voir si le foot actuel est aussi démocratique que proclamé et évaluons les pistes de réforme possibles.
1) Ligues «fermées» et vrai fair-play financier
Le haut du panier du sport américain fonctionne sur le principe des ligues «fermées». En basket, hoc