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Chronique «Ecritures»

A l’extrême de l’extrême

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Chronique «Ecritures»dossier
Au cœur de la campagne pour la primaire, il semble que l’objectif de Les Républicains soit d’aller toujours plus à droite de la droite quitte à inventer un nouvel espace idéologique où le non-sens est roi.
publié le 27 novembre 2021 à 6h20

La primaire bat son plein chez Les Républicains, et je sens bien que chacun donne tout ce qu’il a. J’ai même l’impression qu’une carrière prometteuse de stand-uppeuse s’ouvre pour Valérie Pécresse. En résumé, pour ceux qui n’auraient pas suivi, voilà où nous en sommes pour le moment : pendant que certaines personnes trouvent urgent de se demander si, au fond, Pétain n’était pas un gars super sympa qui aurait envoyé les juifs français et étrangers mourir dans des camps d’extermination dans un but purement altruiste, pour leur bien quoi.

D’autres, qui peuvent être les mêmes d’ailleurs, font de grands débats pour savoir si le mieux c’est de jeter à l’eau une personne fuyant son pays ou plutôt de la laisser mourir en la fracassant contre un mur barbelé. Et tout le monde est pris dans le concours Lépine de qui dira l’idée qui sera tellement à l’extrême de l’extrême droite qu’il faudra trouver un autre nom pour ce nouvel espace idéologique. D’ailleurs, qu’y a-t-il après l’extrême ? L’infini ? Un trou noir ? Le néant ? L’antimatière ? En tout cas, une étendue aux horizons si décomplexés que plus rien ne la borne, pas même la décence.

Pour y aller, c’est simple, il faut tourner à droite, puis foncer tout droit sans jamais s’arrêter. Le secret est là, on ne s’arrête surtout pas, quitte à rouler sur la jante. Dans cette nouvelle zone, plus question de surmoi, on dit tout ce qui nous vient, on est détendue du slip, décontracté du gland. On fait comme si on était sur Twitter mais en vrai.