Elle est morte, dit la psychologue chargée d’évaluer le garçon accusé du meurtre d’une compagne de classe. Jamie, est-ce que tu comprends ce que c’est, la mort ? Tu comprends que Katie est morte, qu’elle ne reviendra pas ? Que malgré tes dires sur elle, malgré tous tes reproches, elle est morte ? Et la personne qui l’a tuée lui a enlevé toute possibilité d’avoir un avenir ?
S’adressant au personnage de Jamie, la psychologue s’adresse à nous. Si tout le monde parle, en ce moment, d’Adolescence, la minisérie britannique (Netflix) sortie en plein chaos trumpien, au moment où un groupe d’hommes riches et non élus est en train de décider de notre avenir collectif, c’est qu’il y a urgence. Une urgence que traduisent les quatre épisodes filmés en plans-séquences dont la virtuosité, comme le flot effréné des actualités américaines, nous coupent le souffle. Comment continuer à respirer quand, dans une ville ordinaire, un garçon issu d’une famille ordinaire vient d’assassiner la fille qui a repoussé ses avances ?
Dès le premier épisode, la preuve est dévoilée. Le policier montre la scène captée par le système de surveillance. Un soir, au fond d’un stationnement, Jamie, 13 ans et le visage angélique, assassine Katie, une compagne de classe. Il la poignarde sept