Menu
Libération
Billet

Après la nomination de Barnier à Matignon, entre colère feinte et inquiétude tenace

Réservé aux abonnés

Si les électeurs de gauche peuvent être sincèrement frustrés par la nomination d’un Premier ministre de droite, ils peuvent aussi en vouloir aux formations qui les représentent. Quant à la manière d’Emmanuel Macron de malmener la démocratie, elle devrait alarmer l’ensemble des Français.

Michel Barnier au journal de 20 heures de TF1, au lendemain de sa nomination en temps que Premier ministère, le 6 septembre 2024. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
ParPaul Quinio
Directeur délégué de la rédaction
Publié le 09/09/2024 à 9h05

Quatre jours après, il est toujours là. On ne parle pas du Premier ministre LR Michel Barnier, toujours là par ailleurs, pour combien de temps allez savoir… Ce qui est toujours là, depuis la nomination par Emmanuel Macron comme chef du gouvernement du septuagénaire savoyard, c’est ce petit poids sur la poitrine, un brin oppressant, pas suffisant pour consulter, assez présent pour se demander de quoi il relève. Un résidu de colère de voir la gauche privée de Matignon ? Non. Il existe bien sûr des colères saines, comme dirait l’autre. Plusieurs milliers d’électeurs de gauche, parmi lesquels forcément figuraient des partisans du front républicain, l’ont exprimé sincèrement dans la rue samedi 7 septembre.

Mais il existe aussi des colères feintes dont il faut se méfier. Celle de Jean-Luc Mélenchon, et de son état-major de La France insoumise, l’est. La situation politique issue de