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Libération
Chronique «Médiatiques»

Ardisson dernière, par Daniel Schneidermann

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Alors tu couches? Comment ? Plutôt vaginale ? Plutôt clitoridienne ? Avec #MeToo, tout nous porterait à être impitoyable avec l’animateur star, mort le 14 juillet, mais c’est bien nous qui nous repaissions de ces questions salaces mitraillées à de jeunes comédiennes.
Thierry Ardisson lors d'une interview sur le plateau de «Salut les Terriens» sur Canal + en 2010. (Thomas Samson /AFP)
publié le 18 juillet 2025 à 19h09

Gorge nouée, un vieil homme revit ses belles années, devant la caméra de la femme qu’il aime. Non, rien de rien, non il ne regrette rien. Dès l’enfance, il se voyait en haut de l’affiche, et voilà, il y est parvenu, à force de «transgressions», et d’exhibition obscène de son pouvoir et de sa réussite. Dos courbés, âmes brisées, il ne regrette rien, et si Thierry Ardisson pleure, tout au long de cette étrange entreprise de «tear washing», diffusée sur TF1 quelques jours à peine après sa mort, avant même son enterrement, c’est seulement d’une émotion égotique de vieillard, penché sur ses plus belles années.

Sidération devant les illuminations toxiques

Comme il était prévisible, la mort de Thierry Ardisson divise, y compris à Libé, entre nostalgiques du transgressif créateur de formats, notamment dans «Tout le monde en parle», son late-show des années 90son coup de maître, le talk-show de son époque»), et ceux (et celles) qui retiennent plutôt le propagateur pervers de la culture du viol, voire de «