Gorge nouée, un vieil homme revit ses belles années, devant la caméra de la femme qu’il aime. Non, rien de rien, non il ne regrette rien. Dès l’enfance, il se voyait en haut de l’affiche, et voilà, il y est parvenu, à force de «transgressions», et d’exhibition obscène de son pouvoir et de sa réussite. Dos courbés, âmes brisées, il ne regrette rien, et si Thierry Ardisson pleure, tout au long de cette étrange entreprise de «tear washing», diffusée sur TF1 quelques jours à peine après sa mort, avant même son enterrement, c’est seulement d’une émotion égotique de vieillard, penché sur ses plus belles années.
Sidération devant les illuminations toxiques
Comme il était prévisible, la mort de Thierry Ardisson divise, y compris à Libé, entre nostalgiques du transgressif créateur de formats, notamment dans «Tout le monde en parle», son late-show des années 90 («son coup de maître, le talk-show de son époque»), et ceux (et celles) qui retiennent plutôt le propagateur pervers de la culture du viol, voire de «