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Billet

Assemblée nationale : vive la crise ! par Serge July

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La composition de l’hémicycle, divisé en trois blocs dont aucun n’est capable de devenir majoritaire, prouve que le peuple de France a la fibre politique et qu’il est impératif de l’associer à la réflexion, notamment autour des modes de scrutin.
A l'Assemblée nationale, le 18 juillet. (Albert Facelly/Libération)
publié le 22 juillet 2024 à 16h25

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En 1984, Libération publait le hors-série Vive la crise !, pour tenter de sortir de l’étroitesse du vieux Programme commun de gouvernement, symbole d’unité, et dont personne n’oubliait pour autant qu’il avait permis à la gauche et à François Mitterrand de gagner la présidentielle de 1981. Car il n’y a rien de tel qu’une crise grave – à l’époque l’instauration de la rigueur – pour qu’un peuple ouvre les yeux et s’implique.

Nous sommes aujourd’hui dans une triple crise : un pays trop endetté au moment où se produit sous nos yeux une grande mutation planétaire, et où les besoins sont considérables ; une crise de régime portant sur les limites du présidentialisme avec un président encalminé ; et, pour compléter, une crise démocratique. Même la Ve République, dotée d’une Constitution tout terrain, capable de nombreuses contorsions institutionnelles, finit par y perdre son latin.

Le président en exercice, faute de majorité pour gouverner, faute d’une ligne politique