«Allo papa, ouvre WhatsApp et regarde combien j’ai tué de juifs ! Papa je te parle d’un téléphone d’une juive. Je l’ai tuée et j’ai tué son mari. De mes propres mains.» La voix est fiévreuse, et le récit en boucle. «Qu’Allah te garde !» répond une autre voix. Première voix : «Je suis à Miflassim. J’en ai tué dix. Leur sang est sur mes mains, passe-moi maman.» Voix de femme : «Que j’aimerais être avec toi.» «Chérie, ton fils est un héros. Tue-les. Tue-les. Tue-les.» «Lève la tête papa. Lève-la fièrement.» «Allez revenez maintenant c’est fini.» Première voix : «Où revenir ? On reste à la vie à la mort. Nous ne reviendrons pas. On reste là. Ma mère m’a mis au monde pour Allah.» «Promets-moi que tu reviendras !»
Seul élément sonore parmi des photos et vidéos, cette bande-son a été diffusée au cours d’une séance organisée le 23 octobre pour la presse étrangère, par l’armée israélienne. Les journalistes assistant à la projection devaient déposer à l’entrée smartphones et caméras. Manifestement, un enregistreur a échappé aux contrôles, à moins que la fuite de cette bande-son, insoutenable, peut-être plus insoutenable que les vidéos, provienne de l’Armée elle-même, qui l’aurait jugée moins attentatoire à la dignité des victimes que des vidéos sanglantes. Saura-t-on jamais ? En France, elle a été tweetée par l’Ambassade d’Israël.
«Bébés décapités»
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