«Historique», c’est l’adjectif qui revient partout pour qualifier l’arrêté de la Cour suprême du Mexique le 7 septembre pris à l’égard du droit à l’avortement. Appelée à se prononcer sur l’article 196 du code pénal de l’Etat fédéral de Coahuila qui prévoyait jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour une femme ayant avorté, la plus haute instance judiciaire a tranché en faveur de son inconstitutionnalité, cette disposition «viol[ant] le droit des femmes et des femmes enceintes à décider». L’arrêté marque de ce fait une rupture avec la plupart des Etats latino-américains où l’avortement demeure interdit sauf cas exceptionnel quand bien même celui-ci est largement pratiqué dans la clandestinité. Appelé à faire jurisprudence à l’échelle du pays, il attribue aux juges le pouvoir d’ordonner la pratique de l’avortement en cas de refus et ouvre la voie à une dépénalisation trop longtemps attendue. L’article de la sociologue Jules Falquet de 1991 sur «le coup d’essai de la dépénalisation de l’avortement dans le Chiapas», republié pour l’occasion sur le «Club» de Mediapart le 8 septembre 2021, rappelle en effet la précocité des luttes engagées sur le terrai
Chronique «Historiques»
Au-delà de la dépénalisation de l’avortement au Mexique
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Des femmes participent à une manifestation pour célébrer la décision de la Cour suprême de justice de la nation qui a déclaré inconstitutionnelle la criminalisation de l'avortement, à Saltillo, au Mexique, le 7 septembre. (DANIEL BECERRIL/REUTERS)
publié le 15 septembre 2021 à 22h21
Enquête Libé
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