Si d’aventure vous trouvez que votre progéniture va un peu trop bien malgré une pandémie à vagues multiples, un confinement, trois couvre-feux, de la continuité pédagogique en veux-tu en voilà, l’angoisse de tuer ses grands-parents en leur propulsant des gouttelettes meurtrières au visage, un stress climatique et une guerre en Ukraine avec menace nucléaire ; je suggère de l’inscrire à cette émission fabuleuse où des enfants interviewent des candidates et candidats à la présidentielle. J’essaie d’imaginer comment le concept est né.
Chronique
Des gens très créatifs, inventifs et performants, se sont sûrement dit : «Les amis, il nous faudrait un truc nouveau, un truc qui change, y en a assez des journalistes qui interviewent des hommes et des femmes politiques, on s’ennuie.» Ça devait être un lundi, tous les collègues autour de la table étaient à fond, bien reposés du week-end, prêts à tout donner pour trouver l’idée novatrice. Au début, ils ont dû peut-être un peu tâtonner. Et puis, paf, quelqu’un a eu le flash : «Et si on prenait un enfant comme intervieweur ?» Tout le monde s’est regardé en pensant : «Oui, les enfants, c’est bien, c’est frais, c’est vrai.» Une autre a ajouté : «Et puis, c’est bien connu, la vérité sort de la bouche des enfants, on ne la leur fait pas !» Le concept était né : mettre pas un, pas deux, mais une classe entière face à un ou une candidate et faire s’entrechoquer les univers : parole vraie contre langue de bois, promesses d’avenir contre l’avenir en chair et