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Libération
Chronique «Médiatiques»

Aya Nakamura, Sciences-Po et Dupont de Ligonnès, par Daniel Schneidermann

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Deux micro-emballements aux forts relents racistes sur les chaînes Bolloré et un feuilleton complotiste chez Léa Salamé sur France 2. Au nom de l’audience tout est bon, la logique du privé contamine le service public.
Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale (RN) invité de Sonia Mabrouk le 13 mars. Il est revenu sur la polémique autour d’Aya Nakamura. (Capture YouTube)
publié le 16 mars 2024 à 15h54

C’est un jour comme un autre dans l’info continue. Ce mercredi 13 mars, une chanteuse, un assassin et une étudiante se disputent âprement la conversation permanente des plateaux : la chanteuse Aya Nakamura, l’assassin présumé Xavier Dupont de Ligonnès et une étudiante anonyme de Sciences-Po Paris. La chanteuse française au milliard de vidéos streamées serait, paraît-il, le choix présidentiel pour chanter Piaf à l’ouverture des Jeux olympiques (car, dans la Ve République, il incombe au chef de l’Etat de choisir l’artiste qui se produira à cette solennelle occasion). Rien d’officiel pour l’instant, une simple rumeur, mais on s’en contentera pour transformer toute la troupe en jury de The Voice : l’interprète de Djadja constitue-t-elle le meilleur choix ? Les médias Bolloré, suivis de tous les autres, se jettent sur le chiffon rouge. Aya Nakamura est déchiquetée par la faune des bollo-plateaux, non point parce qu’elle est noire, que va-t-on imaginer, aucun racisme dans cette affaire ! Mais enfin ses paroles, cette langue, ces mots, vous avez écouté ça ? Et puis le rap, encore et toujours le rap : le wokisme présidentiel a encore frappé !

Et voici que le même jo