Comment ne pas trouver profondément réjouissante l’entrée de la grande Joséphine Baker, première femme noire au Panthéon viriliste – elle qui réunit tant de traits qui sont chers à tou·te·s, le génie artistique, le courage dans la Résistance, la générosité envers les enfants de toutes couleurs ? Comment ne pas adorer cette image culte de Joséphine Baker aux côtés de Martin Luther King, à la Marche des libertés à Washington en août 1963, en uniforme de l’armée de l’air française bardée de décorations ? Comment ne pas apprécier pour une fois un président qui a été capable d’honorer une femme par ces mots mêmes «héroïne de guerre, danseuse, chanteuse, noire défendant les noirs, mais d’abord femme défendant les humains» ? Le premier trait, bien appuyé, le combat dans la Résistance – ah on ne prononce pas le nom d’«espionne», moins valorisant malgré ce qu’il demande d’ingéniosité, de courage et de charmes – est bien sûr ce qui vaut à Joséphine Baker cette panthéonisation – refusée à Gisèle Halimi pour cause de sympathies FLN pendant la guerre d’Algérie.
Mais la vraie force du geste est de récompenser une artiste singulière, une figure érotisée et fantasque de la Revue nègre, une icône enfin de la culture populaire – do