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Interview

Bande de Gaza : «Une situation humanitaire, même effrayante, ne suffit pas à définir un génocide»

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Guerre au Proche-Orientdossier
L’historien Vincent Duclert analyse les accusations en génocide formulées contre Israël dans le cadre de la guerre opposant l’Etat hébreu et le Hamas dans la bande de Gaza.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après un tir israélien qui s'est abattu sur une maison, mercredi 22 novembre 2023. (Mohammed Salem /REUTERS)
publié le 28 novembre 2023 à 19h15

Près de 15 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne consécutive aux massacres du 7 octobre, selon le ministère de la Santé dans l’enclave, contrôlé par le Hamas. Cette campagne de bombardements massive – interrompue depuis l’entrée en vigueur d’une trêve humanitaire, vendredi 24 novembre –, conjuguée au siège brutal d’un territoire historiquement marginalisé sur lequel se trouvent des centaines de milliers de réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1948 et leurs descendants, est régulièrement décrite comme un «génocide» par les militants palestiniens et leurs représentants. Chercheur au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron (Cespra) et spécialiste des génocides (il publie en janvier aux éditions Tallandier la France face au génocide des Tutsis), l’historien Vincent Duclert analyse pour Libération les implications de cette accusation, reprise aussi par des membres de l’ONU ou des chefs d’Etats étrangers, tel le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Depuis combien de temps la notion de génocide est-elle mobilisée par les militants de la cause palestinienne dans le cadre du conflit historique avec Israël ?

Jusqu’à la création en 1993 du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui a jugé d’actes d